Selon 45enord.ca

Champ d’honneur du Fonds du Souvenir à Pointe-Claire, au Québec. Les cérémonies funèbres sont tenues dans la chapelle commémorative, située dans la majestueuse porte d’entrée du Souvenir, surplombant le lac Saint-Louis (Photo: Fonds du Souvenir)

Dans une lettre de son président, Gordon Moore Dominion, la Légion royale canadienne a déclaré qu’elle est consternée par l’inaction du gouvernement qui néglige d’apporter les améliorations attendues depuis longtemps au régime de prestations funéraires et d’inhumation des anciens combattants et de leurs familles.

La Légion affirme que les priorités du gouvernement ne répondent ainsi, ni aux besoins des anciens combattants, ni aux attentes des citoyens.

En tournée en Asie, M. Harper est aujourd’hui, Jour du Souvenir, au cimetière de guerre de la baie de Sai Wan, à Hong Kong, un site qui contient les tombes de 283 soldats canadiens de la Seconde Guerre mondiale. La veille, alors qu’il était aux Philippines,  Stephen Harper avait écarté les préoccupations des groupes d’anciens combattants.

Interrogé sur le fait que le Fonds du Souvenir avait rejeté les deux tiers des demandes d’aide financière pour les funérailles d’anciens combattants, le premier ministre canadien, alors aux Philippines, a déclaré : «Permettez-moi de dire que le gouvernement du Canada accorde comme vous le savez une très grande priorité aux soins aux anciens combattants. Ce gouvernement a fait d’énormes investissements dans les programmes pour les anciens combattants les plus démunis », ajoutant «Évidemment, ces programmes sont constamment à l’étude et nous allons continuer à évaluer leur aptitude à aller de l’avant. »

Toutefois, le montant versé par le Fonds du Souvenir, l’organisme qui administre le programme d’aide, n’a pas changé en 12 ans et, à 3 600 $, est inférieur à ce que certaines provinces accordent pour aider à défrayer les coûts des funérailles des sans-abri ou des assistés sociaux. En outre, les deux tiers des demandes sont rejetés en raison des critères d’éligibilité..

Le lendemain de  la déclaration de M. Harper, la Légion royale canadienne se demande pourquoi le gouvernement ne bouge pas sur la question des sépultures des anciens combattants?

Dans la lettre de son président, la Légion mentionne trois questions qu’elle juge essentielles et qu’elle veut voir résolues :

1. Le taux de 3 600 dollars fournis par le Fonds du Souvenir est largement insuffisant et n’a pas été augmenté depuis 2001;

2. L’admissibilité aux prestations d’obsèques et l’enterrement devraient être accordés aux vétérans à faible revenu des Forces canadiennes. Ces anciens combattants ont été prêts à donner leur vie pour notre pays et méritent un enterrement digne. C’est le dernier hommage, et un hommage tout à fait approprié que nous, Canadiens, pouvons leur fournir;

3. La valeur maximale de la succession pour être éligible à de l’aide a été réduite en 1995, passant d’environ 24 030 $ à 12 015 $ dans le cadre des réductions budgétaires au ministère des Anciens combattants. Cela signifie donc que, si la succession d’un ancien combattant est évaluée à plus de 12 000 $, le conjoint survivant de cette personne n’est pas éligible à un soutien pour un enterrement digne et respectueux. Ce montant est nettement inférieur au seuil de pauvreté et n’a pas été ajusté depuis 1995.

La Légion affirme aussi qu’«Il ne fait aucun doute que la question de l’enterrement et d’un soutien adéquat est une question urgente pour les vétérans de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée. La majorité de ces hommes et femmes ont 90 ans ou plus. Chaque mois, environ 2000 décèdent.».

Finalement, dans cette missive qui se termine par la devise «Lest we forget», «Je me souviens», la Légion royale canadienne demande carrément au gouvernement du Canada, «Qu’est-ce que vous attendez? »

 

Source : 45enord.ca