Par Guy Tremblay
Heureusement, Laurent se pose dans un champ non loin de Gosselies, en Belgique. Ce village se trouve près de Charleroi. Gosselies venait le matin même d’être libérés par les Américains! Il s’avère tout de même dangereux de traîner dans les parages. Aussitôt posé, des Belges prennent Laurent en charge.
Entre-temps, le sans-filiste et le mitrailleur arrière du bombardier de Laurent atterrissent sains et saufs non loin du point où Laurent s’est posé.
La journée suivante est consacrée à une coupe de cheveux, puis à l’embarquement dans un Avro Anson qui le ramène, avec d’autres aviateurs, à la base de Tholthorpe. Il s’en suit une permission de deux semaines. Laurent, alors âgé de 20 ans, visite une partie de l’Europe.
Il exécutera six autres missions par la suite.
Le 8 mai 1945, l’armistice est officiellement proclamé. La guerre est terminée en Europe. Le 12 juin, la base de Tholthrope n’est plus opérationnelle et une demande est adressée aux membres des équipages : retourner au Canada ou s’engager pour continuer pour le Pacifique où la guerre continue contre le Japon.
Laurent choisit le Pacifique. Il entame une nouvelle phase d’entraînement, mais les deux bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, entrainent la défaite du Japon. La Seconde Guerre mondiale s’achève.
N’ayant pu prendre part à la guerre du Pacifique, Laurent rentre finalement au Canada. Il se sait trop de quoi sera fait son avenir. À l’automne 1946, il est libéré des forces armées. Il suit son cours préscientifique à la faculté d’arpentage et génie forestier de l’Université Laval. Il gradue en 1951, puis se rend à Dolbeau afin de travailler en forêt et apprendre le métier d’arpenteur.
Laurent n’a jamais perdu le goût de voler. En 1954, il suit un cours de pilotage au Montréal Flying Club de Cartierville. Il obtient sa licence de pilote privé qui demeure encore valide. Par la suite, il loue des Piper J-3 dans les aéroclubs de Saint-Hubert, des Laurentides et de Wondel.
En 1956, il ouvre un bureau d’arpenteur dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu. L’année suivante, il se marie et deviendra père de quatre enfants. En 1960, il achète, en compagnie de trois compagnons, un Cessna 172 C-FJTK (1957) qu’il revend en 1975. Il achètera ensuite un Beech A23-24 C-FXBR.
Laurent Véronneau a aujourd’hui 85 ans. Il est membre de l’Association des Pilotes et Propriétaires de Hangar de St-Jean-sur-Richelieu. Il pilote encore son avion à tous les dimanches matins…