Le combattant antifasciste Théo Francos, engagé dans les Brigades internationales pendant la guerre d’Espagne, puis dans les Forces françaises libres pendant la seconde guerre mondiale, a livré sa dernière bataille à Bayonne, en Pays Basque nord, où ce célèbre combattant de la liberté vient de mourir. Ses obsèques auront lieu mardi 10 juillet à 15h30 au crématorium de Biarritz.

Fils d’immigrés espagnols, Théo Francos est décédé à l’âge de 98 ans, après avoir passé près de 68 années avec une balle dans le thorax, à trois millimètres du coeur.

Cette balle il l’a reçue durant la Seconde guerre mondiale, quand il a été fusillé. « J’ai entendu le claquement des mitraillettes et je me suis laissé tomber », racontait-il dans son livre Eux et nous. La balle qu’il reçoit est amortie et déviée par un insigne métallique de parachutiste qu’il portait au moment de son exécution. Un couple de hollandais, venu sur le lieu de l’exécution, ont remarqué que Théo Francos était mourant, mais pas mort, et l’ont soigné et sauvé.

Né à Valladolid en 1914, Théo Francos est arrivé à Bayonne à l’âge d’un mois. En 1936, lorsque les généraux rebelles déclenchent la guerre civile, Théo part au secours de la République espagnole. Combattant pour la paix, il se retrouve en première ligne de tous les combats, le fusil à la main, pour barrer la route à Franco et au fascisme. En mars 1939, il est fait prisonnier des franquistes et vit pendant deux années des répressions bestiales, comme le rappelle Christine Diger dans son livre Un Automne pour Madrid. Histoire de Theo, combattant pour la liberté.  

Sorti de cet enfer, il rejoint aussitôt les Forces françaises libres en Angleterre pour continuer son combat contre le fascisme et se retrouve propulsé en première ligne de la Seconde Guerre mondiale.

Depuis lors, Théo vécu avec ses blessures et sa mémoire d’homme engagé viscéralement dans le combat pour la paix et la liberté et soutenant de nombreuses luttes, comme par exemple les manifestations de soutien aux sans-emplois.

Théo Francos est décédé cette semaine dans son petit appart HLM sur Bayonne.

Lui rendant un chaleureux hommage, Ramuntxo Garbisu se souvient avec émotion de sa première rencontre avec cet homme exemplaire, « dont l’humilité désarmait ceux qui ont eu la chance de le rencontrer »: « c’est en 1995 que je fis sa rencontre pour la 1ère fois. Ce genre de rencontre qu’il est impossible d’oublier, qui vous donne le courage de vieillir avec un tel exemple, de ne jamais accepter de baisser la tête face à son ennemi, ni de se résoudre à l’affaiblissement de vos convictions ».

Selon Aitor Fernandez, l’histoire de Théo Francos ne devrait pas être oubliée et mériterait « plus de place dans les médias que tout ce que peuvent dire ou faire Rajoy ou la sélection de football espagnole ».

 

Source :

http://www.eitb.com/fr/infos/politique/detail/919149/theo-francos-a-livre-sa-derniere-bataille-bayonne–theo-francos/