Agence QMI
L’armée américaine se déploie sur la Côte-nord pour retrouver des militaires morts tragiquement lors d’un écrasement d’avion en novembre 1942. L’élite des plongeurs de la marine américaine a retrouvé des restes humains qui pourraient correspondre aux militaires disparus.
La découverte, confirmée hier lors d’une visite du Journal sur le navire américain, pourrait ainsi clore un chapitre marquant de l’histoire du village de Longue-Pointe-de-Mingan. Lors de la Seconde Guerre mondiale, un hydravion transportant neuf militaires s’est écrasé après son décollage, tout près de la rive du village.
L’appareil s’était posé à Longue-Pointe pour effectuer quelques vérifications. Les Américains venaient d’entamer la construction d’un aéroport d’urgence.
Plusieurs habitants témoins de la scène ont participé au secours de quatre des neuf membres d’équipage. Les cinq autres sont demeurés emprisonnés dans l’avion qui s’est retrouvé à plus de 30 mètres sous l’eau glaciale. Un jour historiquement sombre pour les habitants du village et une tragédie qui fut difficile à accepter pour ceux-ci qui ont toujours su que les soldats portés disparus n’étaient qu’à quelques centaines de mètres de la rive.
Ce n’est qu’en 2009 que les archéologues subaquatiques de Parcs Canada ont repéré l’épave de l’appareil grâce aux nouvelles technologies. L’avion a été retrouvé à moins d’un kilomètre de la rive dans le bucolique décor de l’archipel de Mingan.
Chercheurs
Sans toucher à l’épave, les autorités fédérales ont aussitôt contacté le groupe JPAC ( Joint POW/ MIA Accounting Command), une association fondée en 2003 et formée des meilleurs militaires mandatés exclusivement pour retrouver les soldats américains disparus. Arrivé le 5 juillet pour une mission de 30 jours, l’équipage de cinquante Américains a entrepris les périlleuses recherches en eau profonde pour ouvrir la carlingue et procéder à l’analyse archéologique.
Les Américains ont confirmé avoir retrouvé des restes humains dès la première semaine de leur arrivée. Le tout sera transféré aux laboratoires de JPAC à Hawaï pour permettre d’identifier les victimes. Anthropologue pour le groupe, le Dr Stefan Claeson a présenté divers artefacts retrouvés dans un état «exceptionnel» dans l’appareil. Des lunettes de soleil d’aviateur, du rince- bouche et un outil de navigation version 1942 du GPS ont, entre autres, retenu l’attention de l’équipage.
«On peut dire que c’est mission accomplie. Nous devons quitter dans une semaine, mais il y encore beaucoup à découvrir et c’est pourquoi nous devrons évaluer s’il sera nécessaire de revenir. L’appareil est intact et très bien préservé», a souligné le docteur.
L’opportunité d’une vie
Le Journal a été renversé par le désir profond des militaires de retrouver leurs «frères d’armes». Il était d’ailleurs impressionnant d’observer l’équipage entassé devant un petit moniteur diffusant les images prises en simultané par les plongeurs.
Le chef de mission des Américains, Russel Gribsy, a souri lorsque Le Journal l’a questionné sur l’intérêt des militaires à effectuer ce genre de mission.
«C’est un privilège, l’opportunité d’une vie. C’est l’une des missions les plus honorables qu’on ne peut pas faire. Tous les plongeurs des États- Unis rêvent de faire ça. Ce sont des plongées difficiles, mais très émotives.»
Source : http://www.hebdosregionaux.ca/est-du-quebec/2012/07/26/des-restes-de-soldats-disparus-en-minganie