Selon le Journal de Montréal

 

Des élus du Plateau Mont-Royal craignent que des rénovations au manège militaire des Fusiliers Mont-Royal diminuent la valeur patrimoniale de cet édifice centenaire.

Le ministère de la Défense nationale fera rénover le toit, la terrasse, la porte d’entrée et le plafond du grand salon du manège sans employer les matériaux d’origine.

Ce n’est toutefois pas la première fois qu’on rénove cet édifice sans employer les mêmes matériaux que pendant sa construction. Ainsi, le toit actuel est recouvert de bardeaux d’asphalte, alors que le toit initial était fait en acier avec baguette.

Ces travaux utiliseront une membrane de PVC parce qu’elle «respecte l’aspect visuel de la toiture d’origine […], coûte moins cher et dure plus longtemps que l’acier», explique par courriel un porte-parole du ministère de la défense nationale.

Il indique d’ailleurs que le Bureau d’évaluation des édifices fédéraux patrimoniaux a veillé à ce que la valeur patrimoniale du bâtiment soit respectée. 

Une firme d’experts-conseil spécialisée en structures patrimoniales a été impliquée dans la préparation du plan et du devis.

Respect des règles locales

Le chef de Projet Montréal et maire du Plateau Mont-Royal, Luc Ferrandez, déplore que ces travaux ne tiennent pas compte des restrictions municipales, qui visent à garantir l’intégrité patrimoniale du bâtiment en imposant l’emploi des materiaux d’origine.

Or, puisque le manège militaire «appartient à Sa Majesté et est utilisé à des fins publiques, la Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers en matière de conservation du patrimoine fédéral prévaut sur tout autre règlement, qu’il soit municipal ou provincial», explique-t-on à la Défense nationale.

«Oui, ils ont le droit, mais comme ils se trouvent au coeur d’un quartier patrimonial, on s’attendrait à ce qu’ils fassent preuvent du même respect pour les règles patrimoniales que les citoyens et les commerçants, qui font des contributions à la Défense nationale», croit le conseiller Alex Norris.

Il souligne d’ailleurs que d’autres édifices patrimoniaux montréalais, qui appartiennent à Québec ou Ottawa, ont été restaurés en suivant les règles patrimoniales locales.

Les travaux, qui coûteront 779 900$, débuteront en septembre prochain et se poursuivront tout au long de l’automne.