Note de la rédaction : nous reproduisons ici cette présentation des derniers ouvrages des éditions Perrin consacrés à la Première Guerre mondiale et plus particulièrement à l’enfer de Verdun.

Trois cent mille soldats français et allemands sont morts pendant les trois cents jours de la bataille de Verdun, entre les mois de février et décembre 1916. A l’échelle démesurée de la Grande Guerre, ce n’est pas si important rapporté au paysage de Verdun, à cet amphithéâtre de sombres collines que le regard embrasse en un instant, c’est vertigineux. Nul ne peut prétendre connaître la France et ce qui fait le fond de notre pays, ce peuple très ancien et mêlé qui vit là, au bout de l’Europe, s’il n’a posé son regard sur cet horizon de bois élevés qui s’appellent le Mort-Homme, la cote 304, Douaumont, Vaux, Fleury, le bois des Caures… Nul ne peut comprendre la relation singulière qui s’est nouée ici entre la France et l’Allemagne, s’il n’a vu sous l’Ossuaire les restes mélangés de leur commune humanité, témoignage d’une commune souffrance. Il s’est passé là quelque chose qui traverse le temps.

Cette année, les éditions Perrin commémorent le centenaire de la bataille de Verdun. C’est l’occasion pour les éditions Perrin de proposer des livres qui permettront de revivre et de comprendre ce qu’il s’est joué durant les onze mois de cette bataille qui a marqué l’histoire collective et militaire.

Visages de Verdun, de Michel BERNARD

En librairie le 4 février 2016

Michel Bernard raconte par les mots et l’image, à travers les visages des soldats, ce moment unique dans l’histoire de France.

A l’inverse de la démarche qui avait présidé à la réalisation de La Grande Guerre vue du ciel et qui consistait à prendre de la hauteur pour raconter la Première Guerre mondiale, Michel Bernard va ici au plus près de la réalité des combattants en sondant leurs visages. S’ils expriment bien sûr la douleur, la souffrance, l’épuisement ou la folie, ces visages disent aussi les solidarités, les moments de joie et la diversité des émotions et des physiques des hommes de Verdun. Ils racontent la guerre, l’expérience vécue.

Historien et haut fonctionnaire, Michel Bernard est l’un de nos meilleurs spécialistes de la Grande Guerre. Il est l’auteur du très remarqué La Tranchée de Calonne (2007), couronné par le prix Erckmann-Chatrian, de La Maison du docteur Laheurte, Le Corps de la France (2010, prix Erwan-Bergot de l’armée de terre) et de La Grande Guerre vue du ciel.

Paroles de Verdun, de Jean-Pierre Guéno

En librairie le 4 février 2016

L’« enfer de Verdun » à travers les lettres des poilus.

Les lettres témoignent des souffrances des « poilus », de la boue des tranchées, de la faim, de la soif, du désespoir, de la mort qui les côtoie à chaque instant, mais aussi des brimades hiérarchiques et de l’incapacité de certaines élites militaires à diriger. Qu’ils soient paysans, violonistes ou officiers, on y lit la bravoure de ces hommes, à la fois victimes et héros. Souvent émouvant, tendre, bouleversant, ce livre forme un véritable requiem pour la paix.

Au fil des années, après le magnifique succès de Paroles de poilus, Jean-Pierre Guéno est devenu l’un de nos meilleurs connaisseurs de la vie quotidienne des poilus sur le front.

La Bataille de Verdun, de Philippe Pétain

Paru le 15 octobre 2015

La bataille de Verdun par son plus célèbre acteur, Philippe Pétain.

Publié en 1929, La Bataille de Verdun est un ouvrage de circonstance ; pour entrer à l’Académie française, le maréchal Pétain doit avoir au moins un livre à son actif. Le sujet s’impose : Philippe Pétain a pris le commandement des troupes de Verdun le 26 février 1916. Il a été désigné et considéré par l’opinion comme le « vainqueur » de la bataille mythique de la Grande Guerre, l’incarnation du sacrifice des combattants. Si l’on trouve naturellement dans ce récit le tableau chronologique de la bataille, les faits, leur déroulement et leurs conséquences, Philippe Pétain y exprime aussi ses conceptions tactiques et stratégiques. Les lecteurs d’aujourd’hui, s’ils ne peuvent rester insensibles à la somme des souffrances évoquée avec force, y reconnaîtront la trace essentielle de la communion nationale personnifiée en un homme.

Edition présentée par Bénédicte Vergez-Chaignon

Verdun 1916, de Malcolm Brown

Paru le 8 octobre 2009

Verdun autrement.

Sortant la bataille de son contexte franco-français, l’historien britannique Malcolm Brown dresse un bilan terrible de l’affrontement meurtrier de ces onze mois de guerre. Dans lequel la France n’est pas épargnée. Le mérite de Malcolm Brown est de replacer la bataille dans le contexte de la Grande Guerre sur le front de l’Ouest. Enfin, l’auteur rend la parole aux soldats des deux camps et revient sur un fait moins connu : la participation des volontaires américains. Il en ressort un panorama aussi objectif que terrifiant de cette bataille qui, des années plus tard, scellera la réconciliation franco-allemande.

Malcolm Brown est un historien britannique réputé pour ses travaux sur la Première Guerre mondiale. Journaliste, il a travaillé sur de nombreux documentaires de la BBC consacrés à la Grande Guerre. En France, on l’a découvert grâce à son excellente contribution dans Frères de tranchées(Perrin, 2005). Comme souvent chez lui, ses ouvrages sur le sujet, d’un style toujours percutant, privilégient l’homme sur la stratégie.

Pétain, de Bénédicte Vergez-Chaignon

Paru le 28 août 2014

Le livre qui a obtenu le Grand Prix de la biographie politique et le Prix de la biographie du Point 2015.

Ce que l’on sait du maréchal Pétain (1856-1951) se résume souvent à Verdun, sa réputation d’homme à femmes, sa rivalité avec de Gaulle, Vichy, sa condamnation à mort. Voici en revanche une biographie très complète, nourrie d’éléments nouveaux, qui met en perspective la trajectoire lente mais extraordinaire d’une personnalité d’apparence mystérieuse. Pétain l’orphelin est d’abord un homme sportif, épris d’études et d’enseignement. Août 1914 changea sa destinée : en quatre ans, le colonel à la veille de la retraite devient le chef des armées françaises. Dès lors commence un lien particulier avec les Français, qui durera jusqu’à l’été 1944, parfois même après. A la fois politique, militaire, intellectuel, physique et psychologique, le portrait évolutif auquel aboutit l’auteur est bien différent des images d’Epinal.

Docteur en histoire, spécialiste de la guerre mondiale en France, Bénédicte Vergez-Chaignon a consacré plusieurs livres à Vichy et à la Collaboration, dont Les Vichysto-résistants, Histoire de l’épuration et Vichy en prison : Les épurés à Fresnes après la Libération. Son dernier ouvrage, Pétain, unanimement salué par la critique et plébiscité par le public, a été récompensé par le Grand Prix de la biographie politique et le Prix de la biographie du Point.

1916 – L’enfer, de Jean-Yves Le Naour

Paru le 23 octobre 2015

Avec ce troisième opus de sa série-événement, Jean-Yves Le Naour poursuit avec talent son ambition : nous faire pénétrer les coulisses de la Grande Guerre grâce à une relecture originale et au plus près des réalités des quatre années du premier conflit mondial.

Après les cruelles désillusions de 1914 et les offensives répétées, aussi meurtrières que vaines, de 1915, les stratèges tirent en 1916 les leçons de la guerre des tranchées et envisagent alors de mener le conflit en scientifiques : finies les attaques à outrance de l’infanterie, place au feu roulant de l’artillerie, aux orages d’acier qui doivent tout annihiler sur leur passage. Et pourtant, malgré les dizaines de millions de bombes lancées sur Verdun ou sur la Somme, le sacrifice des soldats français ou allemands a raison des espoirs placés dans ces batailles de matériel.

Les opinions s’émeuvent, les députés ruent dans les brancards, l’Autriche-Hongrie s’épuise, la Russie se disloque, la Roumanie est écrasée, le pacifisme relève la tête et les poilus commencent à affirmer qu’ils en ont assez ! Mais comment sortir de l’abîme ?

Tandis que la Grande-Bretagne est prête à se battre jusqu’au dernier Français, l’Allemagne affamée hésite entre une paix négociée et le jusqu’auboutisme de la guerre sous-marine, et les États-Unis, en embuscade, se verraient bien en faiseurs de paix sur le Vieux Continent.

Avec le sens du récit qu’on lui connaît, Jean-Yves Le Naour alterne les points de vue d’en haut et d’en bas, et nous fait pénétrer dans les coulisses de la vie politique comme dans les cuisines des états-majors. Après 1914. La grande illusion et 1915. L’enlisement, 1916. L’enfer est le troisième volume d’une série qui renouvelle l’histoire de la Grande Guerre.

Docteur en histoire, Jean-Yves Le Naour est le spécialiste de la Grande Guerre. Il est notamment l’auteur de nombreux ouvrages sur le sujet dont, chez Perrin, Les Soldats de la honte pour lequel il a reçu le Grand Prix du livre d’histoire Ouest-France-Société Générale.

 

Journal du général Buat

Paru le 5 novembre 2015

En 1914, le polytechnicien Edmond Buat est lieutenant-colonel. Il est chef d’état-major général des armées, lorsqu’il meurt soudainement en décembre 1923. Cette carrière remarquable est celle d’un homme exceptionnel. De la Grande Guerre, il a connu tout et tous : chef de cabinet du ministre de la Guerre d’août 1914 à novembre 1915, il est à l’articulation, souvent difficile, entre le pouvoir politique et le haut commandement militaire. Commandant sur le front, il a vécu au plus près la violence des combats. Créateur en 1917 de la réserve générale d’artillerie, qui permettra de l’emporter sur les Allemands l’année suivante, il est un technicien prophétique de la guerre industrielle. Nommé en juillet 1918 major général des armées françaises, c’est-à-dire n° 2, auprès de Pétain, il est l’un des artisans de la victoire. Expert auprès du gouvernement lors des négociations du traité de paix, il s’emploie dans ses dernières fonctions à préparer la France au nouveau conflit qu’il juge inévitable. Le général était doublé d’un observateur perspicace et d’un écrivain de talent. Tous les soirs, il a consigné dans des cahiers les faits et les réflexions de la journée. Tout y passe, les hommes, les événements, les idées. Alors que les mémoires des grands chefs, Joffre et Foch, et de Poincaré, ont été rédigés en vue de servir leurs auteurs, ce prodigieux document a toute la fraîcheur du spontané et de l’inédit. Dans sa préface, Georges-Henri Soutou, de l’Institut, donne toute sa portée à ce témoignage d’un « esprit libre, volontiers mordant ». Le colonel Frédéric Guelton, ancien chef du département de l’armée de terre du service historique de la Défense, a présenté et annoté en spécialiste le texte donné ici dans son intégralité.