Selon Le Soleil

IAN BUSSIÈRES
Le Soleil

Le lancement des activités de la semaine du Souvenir a eu lieu dimanche à Beauport.
LE SOLEIL, PATRICE LAROCHE

(Québec) En plus d’être parmi les rares vétérans de la Deuxième Guerre mondiale toujours vivants dans la région de Québec, André Falardeau et Gaston Pettigrew partagent autre chose, un mensonge prononcé il y a plus de sept décennies afin de pouvoir servir leur pays.

«J’ai triché un peu quand je suis entré dans l’armée en 1939. J’ai dit que j’avais 18 ans afin de pouvoir m’enrôler, mais en fait j’avais 17 ans», raconte M. Falardeau, un ancien officier de la police militaire qui célébrera ses 91 ans en 2013.

«C’est la même chose pour moi. Quand je suis entré dans la marine, on m’a demandé mon âge. Comme ça prenait 18 ans à l’époque pour entrer dans l’armée, je me suis donné un an de plus, car je n’avais que 17 ans. Alors aujourd’hui, pour l’armée, j’aurai bientôt 89 ans, mais en réalité, j’en ai seulement 88!», explique M. Pettigrew.

Les deux hommes prenaient part aux cérémonies de lancement de la semaine du Souvenir à Beauport, hier. «C’est important pour nous, on ne manque pas ça. C’est toujours une occasion de rencontre entre moi et Gaston. On est là à chaque année, mais aujourd’hui j’ai l’impression que nous sommes les seuls de la Deuxième Guerre mondiale ici ce matin», indique André Falardeau.

Ce n’était pas qu’une impression, puisque les vétérans de la deuxième grande guerre se font de plus en plus rares. Il n’en resterait qu’un peu plus de 100 000 au Canada, soit environ 10 % du million de Canadiens qui ont servi sous les drapeaux de 1939 à 1945. Une cinquantaine de ces anciens militaires, dont la moyenne d’âge s’approche de 90 ans, décéderaient chaque jour, selon le ministère des Anciens Combattants.

Souvenirs marquants

MM. Falardeau et Pettigrew se souviennent encore très bien de leurs années passées à combattre les forces de l’Axe. Le capitaine de corvette Pettigrew a escorté 11 convois sur l’Atlantique de 1943 à 1945. «Ces convois servaient pour le ravitaillement des militaires et des civils en Angleterre», rappelle-t-il.

«J’ai servi en Alaska contre les Japonais en 1941 et 1942 et, quand les Japonais sont partis, j’ai été envoyé en Angleterre», se souvient pour sa part André Falardeau. «Quand les Allemands qui avaient été capturés par les forces alliées arrivaient dans des autobus, on les fouillait et on les interrogeait, avec l’aide d’interprètes», conclut celui qui a également rencontré sa future femme, qu’il a épousée en Angleterre, durant cette mission.