Par Pierre Vennat
Je travaille présentement sur une biographie du brigadier général Guy Gauvreau, commandant des Fusiliers Mont-Royal. J’espère la compléter en 2011 et la voir publiée en 2012. En attendant, on pourra lire plus bas le texte que j’ai rédigé sur lui sur le site régimentaire des Fusiliers Mont-Royal.
Ancien commandant du régiment puis colonel honoraire, Guy Gauvreau fut une personnalité de premier plan autant dans le monde des affaires que comme militaire.Promu commandant du régiment à l’âge de 27 ans seulement, Guy Gauvreau, diplômé du Mont-Saint-Louis, avait ensuite obtenu un baccalauréat en commerce de l’Université McGill puis un diplôme de l’American Management Association de New York. Sa carrière militaire avait débuté au Mont-Saint-Louis, où il avait été commandant adjoint du corps de cadet et s’était mérité, en 1935, la médaille de la Fondation Stratchcona pour le meilleur cadet et la médaille d’or de l’institution pour la culture physique.
Dès 1935, il s’était joint aux Fusiliers Mont-Royal comme sous-lieutenant et à la déclaration de la guerre, en 1939, il s’enrôla volontairement dans le bataillon d’active. Il suivit le régiment en Islande, puis en Angleterre, pour se voir, en 1941, nommé à l’état-major de la 2e division canadienne puis, l’année suivante, être nommé aide-de-camp du maréchal Montgomery.
Son père, J-Roméo Gauvreau, était un ingénieur et industriel bien connu à Montréal à l’époque, d’autant plus qu’il était directeur et vice-président du club de baseball les Royaux de Montréal, club ferme des Dodgers de Brooklyn, qui évoluait dans la Ligue internationale et qui jouait au stade Delorimier. Guy Gauvreau avait lui-même servi de secrétaire au même club avant le début de la Deuxième Guerre mondiale. Gauvreau père accepta, dès 1941, de servir de lieutenant-colonel honoraire des Fusiliers Mont-Royal, fonction qu’il occupa pendant dix ans.
Promu brigadier général en Normandie en 1944, Gauvreau a été grièvement blessé en sautant sur une mine à l’automne 1944. Après la guerre, il a repris du service en tant que commandant d’une brigade de milice. Promu colonel honoraire en 1961, Guy Gauvreau s’est mérité plusieurs décorations dont l’Ordre du service distingué (D.S.O.) et la Légion d’honneur française.
Dans la vie civile d’après-guerre, Gauvreau fut d’abord adjoint à l’exécutif de la Montreal Tramway Company avant qu’on la transforme en organisme public, puis il fut en charge de l’organisation d’un plan de défense civile pour Montréal en raison de son expérience dans le domaine militaire, avant de devenir chargé des relations extérieures puis vice-président de la Brasserie Dow. De là, il devint président et directeur de la Commission de transport de Montréal (CTM).
Quittant la CTM, il accepta successivement les postes de président de la Fondation de l’Hôpital Saint-Justine, celui de consul général d’Islande à Montréal, président-fondateur de la Place Bonaventure et président de la Société de gestion Concordia, où il s’affaira dans la gestion de construction de nombreux édifices d’importance d’un bout à l’autre du Canada.
Le principal projet de Guy Gauvreau comme colonel honoraire du régiment était de voir à ce que le régiment puisse avoir en mains une histoire régimentaire à présenter à ses membres et au public en général à l’occasion du centenaire du régiment, en 1969. Pendant quarante ans, cet ouvrage, intitulé
Cent ans d’histoire d’un régiment canadien-français : les Fusiliers Mont-Royal 1869-1969, paru aux Éditions du jour constitua l’unique version de l’histoire régimentaire des Fusiliers Mont-Royal.
Ancien journaliste à La Presse durant une quarantaine d’années, il est aussi historien. Il a notamment publié une dizaine d’ouvrages dont Dollard Ménard. De Dieppe au référendum (Art Global, 2004), la trilogie Les Héros oubliés. L’histoire inédite des militaires canadiens-français de la Deuxième Guerre mondiale (Le Méridien, 1997-1998) et Dieppe n’aurait pas dû avoir lieu (Le Méridien, 1992).
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