
Armand Émond et sa petite-fille, Emye Lie Émond Ubé au 65ème anniversaire de la libération de Dieppe, France, en août 2009.
Photo : Le projet Mémoire
Paisiblement, à l’hôpital Santa Cabrini de Montréal, le mardi 14 août 2012, à l’âge de 93 ans, Armand Emond est allé rejoindre son épouse Fleurette Roy et sa petite- fille Laurie-Bei.
Il laisse dans le deuil ses filles France (Gervais) , Carole (Roger), ses petites- filles Catherine (Charles), Marie-Pier (Étiene), Émy-Li, ses trois arrières petits-enfants Audrey, Benjamin, Clovis et son amie de coeur Lise Thomas ainsi que plusieurs autres parents et amis.
Témoignage de Pierre Vennat
Mon ami Armand Émond, vétéran du raid de Dieppe, n’a pas pu réaliser son rêve de retourner, cette année, en Normandie, pour le 70e anniversaire du raid du 19 août.
Il s’en est fallu de peu. Jusqu’à récemment, il était en bonne santé. Il est mort le 14 août et ses funérailles ont eu lieu le 18, la veille de la commémoration.
C’est pourtant à Dieppe, en 2002, que j’avais fait sa connaissance alors qu’en compagnie de ses deux filles, il avait expliqué, à mon frère et à moi, les circonstances exactes de la mort de mon père, dont nous ne connaissions pas les détails.
Mon père commandait en effet la barque de débarquement dans laquelle se trouvait Émond. Dix-huit hommes étaient à bord, à part mon père qui la commandait, et un ou deux marins la conduisant vers la plage.
Qualifiant mon père de « trop bon, trop papa pour un officier », Émond m’expliqua qu’un obus avait frappé la barge, avant même qu’elle arrive à la plage, tuant sur le coup mon père et douze de ses hommes. Mon père n’a donc, dans le fond, jamais mis les pieds à Dieppe, étant mort sur l’eau, dans sa barge.
Émond et les survivants réussirent à sauter à terre, pour se voir aussitôt capturés par les Allemands. Il passa 33 mois dans un camp de concentration nazi. Mais la barge avait miraculeusement tenu le coup et son conducteur la ramena en Angleterre, d’où la raison pourquoi il est enterré avec eux à Brookwood.
Revenu à la vie civile, Émond poursuivit une longue carrière à la Société de transport de Montréal, étant l’un de ses rares employés à avoir été successivement conducteur de tramway, chauffeur d’autobus et opérateur de métro puis changeur avant de prendre sa retraite.
Père de deux filles et veuf de son épouse, Fleurette Roy, Armand Émond trouvait le temps de suivre régulièrement les activités de l’Association des anciens prisonniers de Dieppe, les commémorations et les activités de son ancien régiment. Je l’ai donc revu souvent, d’autant que c’était un type toujours de bonne humeur.
Le 7 septembre dernier, trois semaines après sa mort, le régiment inaugurait son nouveau Musée régimentaire. Ses deux filles y étaient. « Papa avait l’intention d’y venir rencontrer ses anciens camarades. Alors nous, on est venues. Pour le remplacer ».
Salut à ta mémoire, Armand. Mon père était sûrement fier de t’avoir dans son peloton!
Pierre Vennat

Armand Émond, à gauche, avec ses camarades prisonniers de guerre, René Cardinal et Roland Langlois, coupant du bois, Pologne, 1944.
Photo : Le projet Mémoire
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