Depuis octobre dernier, la Légion d’Honneur française compte un nouveau chevalier.

Mais pas n’importe lequel : Jacques Nadeau, vétéran du raid sanglant de Dieppe du 19 août 1942, 32 mois prisonnier des Allemands et, surtout, en ce qui me concerne, un des hommes à qui mon père a commandé en tant que commandant de peloton.

C’est donc avec émotion que j’ai appris la nouvelle, car je connais bien cet homme qui, après son retour de captivité, s’était enrôlé d’abord dans la marine, puis dans l’aviation.

Un homme qui presque à chaque année pendant que sa santé le lui permettait, retournait à Dieppe pour honorer la mémoire de ses camarades disparus et que le maire de cette municipalité de Normandie a fait citoyen d’honneur en 2012, lors du 70e anniversaire du raid.

Nadeau n’a jamais oublié. Il a d’ailleurs raconté ses souvenirs à Martin Chaput, dans un ouvrage intitulé « Dieppe ma prison : Récit de guerre de Jacques Nadeau », préfacé par Béatrice Richard et publié par Athéna Éditeur.

Non seulement Nadeau n’a pas oublié, mais lorsque la consule générale de France, Catherine Feuillet, l’a décoré, il portait sur son veston la photo de Bernard Boulanger, son meilleur ami, enrôlé avec lui mais mort à Dieppe.

Bientôt, les vétérans de Dieppe auront tous disparu. Mais tout comme Jacques Nadeau, on se souviendra d’eux longtemps.

Pierre Vennat