
Arthur Fraser, à gauche, en compagnie du conservateur du Musée des Fusiliers Mont-Royal, le lieutenant-colonel à la retraite Guy Gosselin.
Arthur Fraser, vétéran du raid de Dieppe, ancien prisonnier de guerre et ex-président de l’Association des vétérans du raid de Dieppe ne sera pas de la commémoration du 70e anniversaire du raid, le 19 août prochain.
Il est décédé le 10 avril.
J’ai bien connu Arthur. En 1997, je faisais partie, avec lui, de la délégation officielle qui était allé à Dieppe, commémorer le 55e anniversaire du raid. Je suis souvent allé chez lui, à Laval. Je l’ai vu pour la dernière fois lors de la commémoration du 69e anniversaire, en août dernier, à Longueuil lors de la cérémonie annuelle qu’il avait organisée chaque année, avec les représentants de l’association du Souvenir français.
Arthur s’était enrôlé dans les Fusiliers au début de la guerre. Au début de 1945, comme des milliers d’autres, il dut faire la « marche de la mort » mais réussit à s’évader. Mais il n’a jamais oublié ses camarades de détention ni son ancien régiment dont il portait fièrement à chaque commémoration le béret vert avec la Grenade régimentaire comme écusson.
Avec le regretté Georges Giguère, il s’occupa longtemps de l’Association des vétérans de Dieppe et sucéda à Giguère lorsque celui-ci décéda, avant de céder lui-même la présidence à Paul Dumaine, lui aussi décédé il y a quelques mois. Maintenant, les rares vétérans survivants de Dieppe n’ont plus d’association et se comptent sur les doigts de la main.
Arthur visitait régulièrement les anciens combattants de l’Hôpital Saint-Anne et les vétérans hospitalisés ailleurs et leur apportait des paniers de frutis. Il était souvent présent à des dîners au mess des officiers des Fusiliers Mont-Royal et à diverses cérémonies régimentaires. Enfin, il a souvent été rencontrer des écoliers pour parler de ses expériences de guerre.
Arthur m’avait toujours fait rire avec une de ses anecdoctes. Après la guerre, son premier emploi fut de servir de chauffeur privé à un important homme d’affaires. Lorsque celui-ci s’acheta une Mercedes, Arthur refusa d’y monter. Pas question de conduire une automobile « allemande ». Et il réussit à convaincre son patron d’échanger la Mercedes pour une Buick.
Arthur, ma femme et moi tiennent à te dire, où que tu sois maintenant, que tu vas nous manquer. Tu étais un vrai gentleman et un « gars de la gang de mon père ».
Pierre Vennat
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